Galerie
Lafayette, Paris, jeudi 23 mai 2013. Boulevard Haussmann, des manifestants brandissent des pancartes. Ce que tous dénoncent? Les
animations prévues du 21 au 25 mai au Galeries Lafayette du boulevard Haussmann, pour
célébrer l'ouverture d'un nouveau rayon lingerie.
(image facebook, jeudi 23 mai 2013, devant les Galeries boulevard Haussmann) |
Sous
le concept "Glam et Sexy", les Galeries organisaient une grande foire sexistes. En effets les animations, annoncées en CE dix jours plutôt d'après les syndicats, rapporte France 3 Île de France, devaient mettre en scène de vrais mannequins « dénudées, portant la
signalétique du magasin tatouée sur le corps, postées aux portes
d’entrée et aux abords des escalators ». D'autres encore étaient prévues, comme ces «
fausses clientes» qui devaient « tomber leur manteau pour continuer leurs achats en
string et en soutien-gorge », selon les manifestants présents sur place
ce jeudi.
Ces méthodes publicitaires, avilissantes pour les femmes, ont été dénoncées par différents syndicats du grand magasin. La CFDT, CGR et FO, ont réussi à
interpeller à temps différentes associations féministes.
Quelques associations ont répondu à l'appel et ont inviter sur twitter à venir manifester devant le magasin, afin de stopper les
animations. Osez le Féminisme, les efFRONTé-e-s et Femmes solidaires notamment étaient
sur place afin de dénoncer cette « marchandisation du corps de la femme
». Julie Muret, porte-parole d'Osez le féminisme, d'ajouter qu'il est "inacceptable d'organiser ce type d'animations qui perpétuent une image dégradante des femmes".
La
secrétaire générale CGT des Galeries Lafayette, Céline Carlen,
dans une interview accordée à Politis, parle du malaise au sein du
personnel et du « choc de quelques employées qui, bien que peu
sensibles à la cause féministe, trouvaient que ça allait trop loin »
Le rassemblement a eu l'effet escompté, les mise en scène annoncée, ont été démentis par la direction, et aucunes déambulations de mannequins nues n'a eu lieu.
Ce
n'est par ailleurs par la première fois que les Galeries surf sur cette
mode dégradante du "porno chic". En 1999 le même magasin se servait de
vraies femmes, pour mettre en avant une collection de lingerie Chantal
Thomass. Les mannequins étaient alors exposées en vitrines, le magasins jouant des
codes de la prostitution et "transformant les passant en
voyeurs malgré eux" (Ségolène Royal alors ministre délégué à
l'enseignement scolaire dans une interview du journal Le Parisien,
21/04/1999). Pour le groupe MIX-CITE, (mouvement mixte de jeunes
militants pour l’égalité des sexes), il s'agissait alors " de dire si
l’on est pour ou contre la femme-objet."
Une demi
victoire déjà l'époque, les Galeries retiraient les mannequins des vitrines
3 jours après le début de l'opération pour les
faire défiler ... à l'intérieur du magasin!
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